Jean-Marc Leiser veut voir Versoix autrement

Le Conseiller municipal indépendant a choisi TéléVersoix Magazine pour annoncer sa candidature au Conseil administratif. Il présente également une liste au municipal avec son mouvement. 

TéléVersoix Magazine  : La campagne électorale a déjà débuté, confirmez-vous vouloir vous présenter à l’élection au Conseil administratif ? 
Jean-Marc Leiser : « Oui, je vous le confirme et vous en donne la primeur. Je présente ma candidature au Conseil administratif de Versoix sur la liste d’une toute nouvelle formation : « Versoix-Autrement ». 

Versoix-Autrement ? Est-ce un parti, un groupement de citoyens ou encore autre chose ?
J’ai lancé et créé ce mouvement lorsque je me suis retrouvé indépendant. J’avais besoin d’une base pour mener des projets. J’ai contacté des personnes actives à Versoix, au niveau social, culturel, économique et associatif. Cela m’a permis de rassembler un petit collectif d’une trentaine de personnes qui m’a permis de recueillir des idées et d’échanger sur Versoix. N’ayant pour l’instant ni structure ni système de collecte de cotisations, je qualifierai ce mouvement de libre et indépendant, à l’écart de tout dogme politique.

Depuis combien de temps êtes-vous conseiller municipal ?
Je suis entré au Conseil municipal en 1998. Avant cela, j’étais président du Parlement des jeunes, puis j’ai rejoint le Parti radical, devenu le PLR après la fusion avec le Parti libéral. Actuellement, je siège en qualité d’indépendant.

Vous présenterez une liste de quatre personnes pour le Conseil municipal. Comment comptez-vous aborder les dossiers au Conseil municipal  si vos candidats sont élus ?
Notre liste est jeune. Elle va de 24 à 49 ans, et le plus vieux, c’est moi. Pour ce qui est du suivi des dossiers, nous respecterons bien sûr le cadre institutionnel tout en continuant à avoir nos réunions avec nos permanences publiques ; c’est ça qui constitue notre ADN.

Le fait de siéger en indépendant a-t-il modifié votre approche des dossiers ?
Lorsque j’étais au PLR, les élus des autres partis pouvaient me considérer comme un rival, voire un ennemi. Aujourd’hui, tous me considèrent comme un partenaire. Le facteur dogmatique et partisan a disparu. J’en ai moi-même été le premier surpris. C’est très positif et agréable.

Quels sont les thèmes que vous comptez privilégier pour mener votre campagne électorale ?
Nous aborderons toutes les thématiques utiles à faire avancer la vie politique d’une commune. Nos projets auront toujours pour vocation de respecter notre ligne directrice définie comme telle : respect, efficacité, durabilité. Aucune de nos décisions ne sera prise en désaccord avec ces principes.

Des exemples ?
Œuvrer à faire en sorte que tant les citoyens que les collaborateurs de la mairie soient traités avec respect. La notion de respect est essentielle pour mener à bien tout ce qui relève de la gestion communale. J’insiste là-dessus, car je constate avec amertume que cette notion semble s’être évaporée. 

Ensuite, avec « Versoix-Autrement », il conviendra de dire STOP au tout béton sur les places de la commune. Port-Choiseul tout goudronné, c’est moche, « y’en a marre ! » Partout où il est possible de végétaliser, il faudra le faire. Nous voulons également ramener de la vie dans la commune. Il faut aussi lutter contre le sentiment de ville dortoir. Il est important de travailler en soutien avec les commerçants et les artisans. Ce sont en grande partie eux qui animent et font vivre Versoix ! Nous souhaitons également soutenir le projet de maison de quartier et créer un festival culturel qui mettrait en lumière les jeunes talents de Versoix.

Cela fait 20 ans que l’on parle d’une salle omnisports à Versoix. Entendez-vous remettre ce fer au feu ?
Oui, vous faites bien d’en parler, car la salle omnisports figure justement dans notre programme. Notre approche sur le sujet se veut intercommunale. Il faut jouer collectif pour pouvoir proposer des infrastructures sportives dont l’essentiel des coûts ne porte pas sur une seule commune. Une salle omnisports s’inscrit dans cette approche. 

Le sentiment d’insécurité est de plus en plus présent dans la région. C’est un sujet complexe. Voyez-vous un moyen d’y remédier ? 
Ce sentiment est en effet de plus en plus répandu. Et ce n’est malheureusement pas qu’un ressenti. Les citoyens le constatent tous les jours. Les incivilités se multiplient et s’aggravent, cela va même jusqu’à des coups de couteau dans la rue ! Tout cela dénote un climat social de plus en plus sous tension qu’on observe partout en Europe. C’est inquiétant et la solution ne peut malheureusement pas être trouvée au seul niveau communal. Ce qui n’empêche pas que des mesures concrètes doivent être prises, même et y compris à l’échelle communale.

À Versoix, j’aimerais installer des caméras de vidéosurveillance. Pas partout, bien sûr, mais à des endroits stratégiques comme la gare ou les parkings souterrains. En plus, je serais favorable à un travail organisé de façon coordonnée avec les acteurs déjà présents sur le terrain communal, comme les cantonniers, les employés des espaces verts, les concierges d’écoles qui, tous, obtiendraient une formation leur permettant de réagir de façon efficace pour le cas où ils seraient témoins d’une situation d’incivilité. Cela ajouterait du lien et du contrôle social dans la commune. Cela permettrait une approche plus mesurée, mettant davantage l’accent sur la prévention plutôt que sur la répression. 

Lors du prochain Conseil municipal, je vais voter le poste supplémentaire d’agent de police municipale. La sécurité municipale doit aussi pouvoir être organisée au niveau intercommunal. Avec des effectifs numériquement plus conséquents déployés sur un périmètre plus étendu, le dispositif y gagnerait alors en pertinence et en efficacité.

La Conseillère administrative Jolanka Tchamkerten a publié une annonce dans TéléVersoix Magazine dans laquelle elle a émis un avis critique sur le fonctionnement de la gouvernance communale. Je la cite : « Si je suis réélue, je veillerai en priorité à la restauration de quelques principes élémentaires de gouvernance malheureusement mis à mal dans la récente période ».  Avez-vous quelque chose à dire sur le sujet ? 
Non seulement je l’ai lue attentivement, mais en plus, je travaille en bonne intelligence avec Madame Tchamkerten. Je m’entends très bien avec elle et nous avons déjà échangé sur le sujet. Je partage totalement sa position. Je regrette que le système de gouvernance actuel instauré à la Mairie soit pour le moins défaillant. La collaboration est dysfonctionnelle au sein du Conseil administratif actuel et l’autorité n’est plus partagée au sein d’un collège, mais semble davantage être exercée par le secrétaire général. C’est en cela que des règles de gouvernance claires doivent impérativement être restaurées.

La situation qui règne actuellement à la Mairie ne satisfait personne. Tout le monde s’en plaint, mais peu agissent. Les élus ont pourtant la possibilité de refuser les comptes. Personnellement, je l’ai fait à deux reprises. Ne rien faire plonge Versoix dans le marasme. Cela doit changer, et vite. Si je suis élu, je m’engage pour ce changement.

La législature qui s’achève  a été marquée par l’ouverture contre la presse de toute une série de poursuites judiciaires décidées par le secrétaire général, Mme Enhas (PS) et M. Lambert (Le Centre/PDC). Poursuites judiciaires qui se sont toutes soldées par des jugements défavorables aux Autorités de Versoix. Quel regard portez-vous sur ce triste épisode de la vie politique de la mairie de Versoix ?
C’est un gâchis monumental qui dénote un déficit total de leadership, un manque de vision et une gestion désastreuse de ce dossier. En tant que conseiller municipal, je n’ai évidemment pas accès aux pièces de ce dossier confidentiel. Cependant, si j’accède au Conseil administratif, ma priorité sera d’analyser l’ensemble des pièces de ce dossier et de définir les différentes responsabilités. Ensuite, avec mes deux collègues, nous prendrons les mesures qui s’imposeront.

Toute cette affaire n’aurait jamais dû avoir lieu. Je ne comprends même pas comment on a pu en arriver là ! L’image de Versoix a été entachée, et la confiance des habitantes et des habitants envers leur mairie en a pris un coup. C’est désolant, et la confiance doit être rétablie.»