Discours du 1er août
La fête nationale a été célébrée dans la tradition avec, comme il se doit, un moment musical avec la musique municipale de Versoix, le cortège aux lampions, le feu d’artifice, le feu de joie et le bal populaire, ainsi que les traditionnels discours, dont évidemment celui de Jolanka Tchamkerten, maire de Versoix, qui a également convié Lisa Mazzone, présidente des Verts suisses. Voici leur discours en intégralité.

Lisa Mazzone, présidente des Verts suisses, et Jolanka Tchamkerten, maire de Versoix (Les Verts)
“Madame la vice-maire, Monsieur le Conseiller administratif, Monsieur le président du CM, Monsieur l’adjoint au maire de Sauverny, Mesdames les conseillères municipales, Messieurs les conseillers municipaux, Madame la présidente des Verts suisses, chère Lisa,
Chères citoyennes, chers citoyens,
Je suis ravie de vous retrouver pour partager un moment de convivialité et pour célébrer ensemble la fête nationale suisse, qui a lieu depuis plusieurs années maintenant sur le quai de Versoix. Le programme de cette soirée s’inscrit dans la tradition versoisienne : un moment musical avec notre MMV, le cortège aux lampions, le feu d’artifice, le feu de joie et le bal populaire. Mais cette année une fois n’est pas coutume, j’ai souhaité inviter une personnalité, une personne engagée en politique depuis de nombreuses années ; c’est ainsi que nous avons le grand plaisir d’accueillir Lisa Mazzone, présidente des Verts suisses, qui a vécu plusieurs années à Versoix et qui s’est engagée pour sa commune, son canton, son pays. Je lui suis très reconnaissante d’avoir accepté mon invitation à nous rejoindre aujourd’hui et de vous adresser quelques mots tout à l’heure.
En Suisse, aujourd’hui, les 2131 communes qui composent le pays, célèbrent presque simultanément la création de notre confédération. Pour cette fête, les habitants se retrouvent ainsi au sein de la plus entité de notre territoire, la commune, le premier échelon de notre démocratie, notre chère démocratie qui en Suisse est bien vivante et dynamique.
Nous retrouver pour le 1er août, c’est peut-être l’occasion de nous questionner sur le sens du mot patrie ; selon l’histoire vécue par chacun et chacune d’entre nous, ce mot peut revêtir plusieurs significations : c’est peut-être l’endroit où nous sommes nés ; le pays que nous avons adopté, ou qui nous a accueillis ; le pays qui nous a permis de construire une nouvelle vie ou de se reconstruire après un parcours de vie difficile. En tous les cas, ce qu’on pourrait appeler le sentiment patriotique est certainement un sentiment qui se construit au fil du temps et qui est modelé par nos expériences et notre vécu.
De même, l’histoire de la Confédération s’est construite au fil du temps, depuis ce pacte de 1291, prononcé il y a plus de 7 siècles, lorsque 3 cantons alpins ont décidé de s’unir pour partager leur destin, pour vivre ensemble malgré leur différence. Aujourd’hui ce sont 26 cantons qui composent la Suisse reflétant ainsi l’extrême variété des populations qui la composent, aussi bien sur les plans culturels, religieux, économiques et linguistiques. On peut noter que le fait de célébrer la fête nationale à la date du 1er août, date de 1891, à un moment où l’unité du pays a été mise à mal par des désaccords politiques et confessionnels ; fêter ensemble la création de la Suisse a été un acte fédérateur et rassembleur.
La diversité qui peut être source de division, peut aussi être source de cohésion et d’entraide : nous sommes plus forts ensemble plutôt que divisés ; nous sommes plus forts lorsque nous construisons ensemble des solutions ancrées dans le respect de l’autre ; enfin comme les trois cantons fondateurs de la Suisse ont été acteurs de leur présent et de leur avenir, nous sommes tous acteurs du présent et nous avons un devoir de préparer notre avenir, et celui de nos enfants et petits-enfants. Un avenir qui donne envie et qui soit source de joie.
Avant de conclure, j’aimerais remercier toute une série de personnes, à commencer par la Société du Sauvetage qui est fidèle année après année, en nous proposant de quoi nous sustenter ; tous les services communaux qui ont œuvré pour mettre sur pied cette manifestation : le service des sports & manifestations, le service des travaux, voirie et espaces publics, et pour assurer notre sécurité, le service de la police municipale, et le corps des sapeurs-pompiers volontaires de Versoix. Et enfin pour la musique, notre chère MMV, l’ensemble les Voix plurielles qui nous accompagnera pour l’hymne national, ainsi que l’ensemble de cors des alpes Musikatipyque.
Je vous souhaite une excellente fête nationale, une belle soirée et passe la parole à Lisa Mazzone.
Discours de Lisa Mazzone
“Madame la Maire, Madame la Conseillère administrative, Monsieur le Conseiller administratif, Monsieur l’adjoint au Maire de Sauverny, Chères Versoisiennes, chers Versoisiens, Chères et chers ami-e-s de Versoix,
Je tiens à remercier sincèrement Madame le Maire et le Conseil administratif pour son invitation.
Un grand honneur pour moi, car il n’y a qu’à Versoix que je me sens chez moi. Et à en juger par le nombre de camarades de classe dans l’assistance, je ne suis pas la seule !
Ce matin, je me suis réveillée à l’exact opposé de la Suisse, dans les montagnes saint-galloises.
Mon programme pour la fête nationale : traverser 10 cantons et notre pays de long en large. En train, notre connecteur national. Et vous retrouver pour fêter.
En voyant défiler le paysage, en voyant défiler les forêts, les lacs, les prairies, les vaches, les fermes et les tracteurs.
Mais aussi les enseignes oranges, les tours clinquantes zurichoises, les zones industrielles fribourgeoises.
En passant au-dessus de la Sarine verte, en plongeant les yeux dans le Lavaux pour retrouver notre lac Léman dans une vue à couper le souffle,
je me demandais ce qui faisait la Suisse à travers le temps.
Ce qui fait que la Suisse est suisse et qu’elle le reste, même quand le monde change. Et que la Suisse change avec lui.
Car lorsque trois cantons de la Suisse centrale auraient – dit l’histoire -passé un traité de paix et d’entraide militaire, il n’y avait ni train, ni enseignes oranges, ni tours, ni… avions !
J’ai alors fait une recherche internet basique : « typique de la Suisse ».
Résultat (attention clichés et mythologie garantis !) : la fondue (pas là en 1291), le chocolat (pas non plus !), les montres (non plus), le Cervin (ah, l’éternel !), l’armailli (peut-être dans les Alpes fribourgeoises et vaudoises), l’Edelweiss (ça oui, sa protection est même inscrite dans la loi), le cor des Alpes (apparu un peu plus tard), Heidi (publiée en 1880), le chalet (première attestation en 1328 et popularisé avec les expo nationales bien plus tard), le couteau suisse, l’aromat, le cenovis et l’ovomaltine (pas de trace de tout ça en 1291) et enfin – mais à la fin ! – Guillaume Tell. On y vient. On y revient, en 1291.
Mais ce que l’on fête aujourd’hui, ce n’est pas ça.
Ce que l’on fête aujourd’hui, c’est une partie de notre identité. Qu’on y soit né ou non, qu’on en ait la nationalité ou non, la Suisse est notre pays. Et nous nous sentons appartenir à un lieu, à une communauté et à une trajectoire.
Cela nous donne du sens et de la confiance.
Cela nous donne un ancrage. Et quand on a un ancrage, on est capable de changer ce qui nous entoure.
Avec ou sans nous, le monde change. La Suisse change. Versoix change.
Plus de Migros à la gare de Versoix. Plus de papeterie au bord de la rivière. Plus de statue aux oreilles bouchées en plein bourg (ouf !). Plus de barrière à l’entrée de la plage de la Bécassine.
Mais toujours un Versoix-Région (dont je salue toute l’équipe de rédaction qui œuvre à la force bénévole), toujours cette fenêtre sur le lac qui déclencha un coup de foudre chez mon grand-père à son arrivée à Genève, toujours le canal et les histoires que s’y racontent les enfants sur le chemin de l’école.
Toujours pas de cinéma, mais un centre culturel vivant.
Toujours pas de piscine olympique, mais un marché le samedi.
Et… toujours plus d’avions ! Qui survolent des étés toujours plus chauds (heureusement qu’il n’y a plus de barrière à la plage de la Bécassine !).
Puisque cela change, alors ce soit par nous.
Que nous décidions nous-mêmes, ensemble, de ce que l’on veut pour notre ville, notre pays, notre monde. Et notre futur.
Par de petites choses, on peut avoir un grand impact. C’est ce que nous avions réalisé avec le Parlement des jeunes de Versoix. En rallongeant une ligne de noctambus et créant le Zooloo festival, devenu entretemps et grâce à l’engagement des jeunes qui prennent de l’âge un rendez-vous incontournable à la Grève de Versoix.
Mais c’est aussi ce que nous pouvons décider pour l’environnement dans lequel on vit et qui nous fait vivre.
Une biodiversité riche comme à la réserve des Douves et un environnement sain qui nous sont essentiels pour vivre bien, ensemble, à Versoix, en Suisse et tout autour de la planète.
Ensemble, avec solidarité, soutien mutuel et entraide.
Que la Suisse, dans ses montagnes éternelles aux glaciers déserteurs, oui continue de changer. Mais pour le mieux ! Pour protéger ce qui fait que la Suisse est suisse, protéger le climat et la biodiversité.
Pour toutes les générations qui la vivent, avec solidarité. Et pour les suivantes. Avec solidarité.
Et que Versoix, entre lac et bois, continue de déclencher des coups de foudre à de nombreuses générations.“
Le discours du président du Conseil municipal de Versoix Ricardo Lima (PLR), sera placé dans cette page dès qu’il nous parviendra.